Filature de lin et de chanvre, ficellerie, dite Sté industrielle de Ligugé

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Ligugé

Un moulin sur le Clain, à cet endroit, dépendait du prieuré Saint-Martin. Vendu comme bien national à la Révolution, il est racheté en 1830 par Nicolas Véron. Il est reconstruit vers 1835 par Nicolas Jasmin Veron (1795-1874), qui en reçoit l'autorisation par une ordonnance royale du 10 août 1842. Le nouveau moulin est équipé de dix paires de meules. Une demeure patronale est édifiée au nord-ouest de l'usine en 1854. En décembre 1857, la Gazette nationale du Moniteur universel rapporte qu'un incendie a détruit une partie de la "magnifique usine-modèle, bâtie depuis quelques années par MM. Véron frères, renfermant trois industries : une minoterie affermée à M. Robin, une filature de chanvre louée à M. Hambis et Cie, enfin une amidonnerie et fabrique de gluten exploitée par MM. Roy pharmacien et Berger." La filature semble avoir été créée l'année précédente par Louis Céleste Carlos Hambis (1833-1904), associé à la famille Véron, sous le nom de société Hambis. Les frères Véron, Nicolas Jasmin et Hippolyte, ont inventé le gluten granulé, destiné à la fabrication de potages alimentaires et breveté en 1844 ; cette production semble durer jusqu'en 1870. Les bâtiments détruits par l'incendie ont été reconstruits. Bientôt, la filature traite aussi le jute et le lin, puis s'adjoint une activité de tissage en 1875. En 1871 est créée la société en nom collectif "Hambis et Cie". Une ficellerie est créée vers 1890. Une cité ouvrière composée de 27 maisons, dotées chacune d'un jardin, est édifiée dans le 3e quart du 19e siècle. Les ouvriers disposent d'une société de secours mutuels et, pour leurs loisirs, d'une fanfare et d'une société de gymnastique.

A la suite d'un nouvel incendie en 1896, l'ancien moulin à farine qui renfermait les métiers à retors, ainsi que les ateliers de préparation et à filer sont détruits, et 250 ouvriers se retrouvent au chômage. Les différents bâtiments sont reconstruits. Un bâtiment abritant deux chaudières à vapeur est édifié en 1904 et 6 logements d'ouvriers sont bâtis entre 1903 et 1906. En 1905, l'usine devient la Société anonyme "Société de filature et de tissage de Ligugé" ; elle se spécialise dans la filature de chanvre et de jute, le tissage mécanique avec blanchiment et teinturerie, la corderie et la ficellerie.

En 1956 est adjointe une activité de fabrication de pots de yaourts et de boîtes de camembert en carton, alors que l'usine prend le nom de SIL, pour Société industrielle de Ligugé. L'activité de filature est abandonnée en 1972 mais, à côté des emballages en carton, l'activité de ficellerie se poursuit. Il y a cessation d'activité en 1976, puis un nouveau démarrage est tenté en 1978 avec une relance de la branche cartonnage. A la suite d'un dépôt de bilan en 1980, le site de l'usine est racheté un an plus tard par la société angoumoise Fradin et Gouillard, et les bâtiments sont désaffectés.

En 1918, l'énergie utilisée est pour un tiers hydraulique et deux tiers thermique. 1 turbine des ateliers de constructions mécaniques de Vevey (Suisse) de 1917 d'une puissance de 59 kW et 1 turbine Kaplan à pales mobiles de 1947 des ateliers Neyret, Beylier et Pictet de Grenoble de 76 kW et 170 tours par minute, ainsi que deux chaudières de 1925 et de 1935 sont toujours en place. En 1951, l'usine comprend 70 métiers à tisser et 3000 broches.

En 1863, environ 100 personnes travaillent à la filature et 12 à la fabrication de gluten. Vers 1900, l'usine est la plus importante du département après la manufacture d'armes de Châtellerault, avec 300 ouvriers.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1835, daté par source, daté par travaux historiques

1856, daté par travaux historiques

1899, daté par travaux historiques

1901, daté par travaux historiques

1904, daté par travaux historiques

Le magasin industriel est à 1 étage carré et élévation à travées couvert d'un toit à longs pans et pignon couvert en tuile mécanique. L'atelier de fabrication (ancien peignage à la main) est en rez-de-chaussée couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique. La chaufferie et la pièce de stockage du charbon sont à 1 étage carré couvertes d'un toit en ciment amiante. La cheminée d'usine est en brique. L'atelier de réparation est à 1 étage carré et étage de comble couvert d'un toit à longs pans et demi croupes en ardoise. Le logement patronal, à élévation ordonnancée, à 1 étage carré et comble à surcroît, est couvert d'un toit à longs pans à croupes en ardoise. Les logements d'ouvriers sont à 1 étage carré couverts d'un toit à longs pans en tuile creuse. La surface du site est de 220000 m2, celle bâtie de 19000 m2.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Ligugé , avenue de la Filature

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1837 C 410, 1980 AY 111, 128 à 130, 1980 AZ 43 à 70

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